1887. La fillette à la coho rédouno ornée de rosaces couramment portée, garde les chèvres avec son fuseau pour filer. « Ce n’est pas du chiqué ! depuis la coiffe qui attend la charge sur sa tête, son châle qui protège laissant les mouvements libres, comme tout le monde ici, tous portent leur costume de tous les jours avec les beaux sabots de Bethmale pour travailler »
Il porte une culotte de bure à pont retenue par un énorme bouton jaune. Des guêtres qu’il fait tenir par une cordelière à pompons sous le genou, un tricot de laine blanc avec des bordures et parements de velours noir et des chamarrures de broderie vertes, jaunes et rouges. Il a un gilet blanc entrecroisé forme Directoire et une chemise en grosse toile de lin à haut col richement brodé, une cordelière avec pompons en guise de cravate et un tout petit calot qui sert de coiffure.
La cornette qui retombe sur les épaules et encadre le visage de la jeune femme est en de lin avec coiffe de velours rouge, brodée, tenue sous le menton par un ruban de velours noir. Le corsage est rouge et s’ouvre sur une chemisette fine brodée. Elle a un foulard éclatant à ramages qui fait un peu penser à celui des Balkans et porte une jupe rayoune très lourde bleue ou verte qui se plisse sur ses hanches. Pour finir elle attache son tablier luxueux à fleurs et ramages et une bavette rehaussée de fines broderies qui remonte et encercle son buste. Un petit nécessaire composé d’une petite chaine de métal pour attacher les ciseaux, les clés, la bourse, le couteau à manche de corne est suspendu à sa taille.
Il et elle porte aux pieds le fameux sabot en forme de croissant de lune avec une pointe recourbée à la poulaine interminable et très aigüe pouvant mesurer jusqu’à 30 cm pour ce qui est du sabot de la jeune femme.
De cet l’exode « nourricier » la Bethmalaise qui avait dans l’idée de gagner quelques écus et de s’en retourner chez elle le plus vite possible se retrouvait souvent à faire la causette dans les jardins publics des grandes villes avec ses amies alsaciennes, bretonnes et languedociennes qui avaient du mal à rivaliser tant le costume de la Bethmalaise était beau.
Jacques Bégouen célèbre archéologue, dit d’ailleurs ceci : Ce costume faisait toujours sensation dans les villes autrefois et il est intéressant de constater que j’ai, dans ma collection de costumes de Bethmalaises, des « imprégnations » bretonnes. Des ajoutis de fanfreluches métalliques sur coiffe et tablier ainsi que des velours violets absolument inconnus à Bethmale.
La nounou ayant passé des vacances en Bretagne avait voulu copier un peu !