Randonnée des estives d’Artignan

Une randonnée avec décor grandiose sauvage et varié !

Un matin 8 h, parking du Bocard d’Eylie (Sentein), nous sommes 15 dont 4 ados pour faire la boucle des Estives d’Artignan. C’est un circuit que j’aime : 1000 m D+, 6 h de marche, un décor grandiose, sauvage et varié.  

La météo est bonne, le moral des troupes aussi. Le départ sur la piste menant au cirque de la Plagne permet de chauffer les muscles la première demi-heure. Dès l’amorce de la forêt il convient de ralentir la cadence pour avaler les premiers lacets …

Le sentier toujours régulier, agréable traverse une belle hêtraie avant de déboucher dans la prairie d’Haou. Première séquence émotion pour certains. 

Le soleil nous a rattrapé depuis pas mal de temps quand les premiers vestiges miniers nous indiquent que le barrage d’Urets n’est pas bien loin. Du linge sèche sur la rambarde du barrage : décor insolite à 2000 m ! La cabane pastorale domine le petit lac formé par le barrage à l’entrée du cirque.

Nous sommes au pied du Maubermé, plus haut sommet du Couserans et à deux encablures de l’Espagne.

Le paysage nous saisi et nous enchante. Nous grignotons quelques graines, rechargeons les gourdes à la source avant de repartir vers la cabane d’Artignan.  

La bergère nous indique que nous allons rencontrer le troupeau à Artignan. Elle prend de l’avance sur nous et file le rejoindre. Ça rigole moins dans le groupe :

Tu crois qu’on va voir les Patous ? »  « C’est possible, nous verrons bien. Les bergers y seront également, ne nous affolons pas » 

Nous décidons de faire notre pause déjeuner à proximité de la cabane en regardant les manœuvres du berger qui fait redescendre les brebis vers nous. Les chiens de conduite lorgnent nos sandwiches, en vain, et mendient quelques miettes. Les patous aboient pour la forme et restent à distance, canalisés par les bergers.  

Nous voilà reparti sur un portion du circuit plus sauvage. Une galerie de sondage minier s’ouvre à proximité du sentier. Les lampes de nos portables nous permettent d’y avancer de quelques mètres. Des rails sont encore visibles sur la vire. Nous randonnons sur le versant ouest de la Mail de Bulard, au dos de l’exploitation. Un exceptionnel filon de plomb et de zinc argentière situé entre 2400 et 2250 m fut exploité de 1901 à 1919 sur une face d’une verticale parfaite !  

Le panorama que l’on admire depuis la Serre de Chiche, pile en face du cirque de la Plagne, Serre Haute, le Bentaillou, Le Maubermé nous fait oublier un temps que les heures de marche que nous avons faites commencent à se faire sentir.  

Maintenant, il ne reste plus qu’à descendre, rejoindre le GR10 et retrouver nos voitures. Le sentier en dévers dans les rhodo et les myrtilliers nous font ralentir.

Les bretons sont fatigués, mais heureux d’avoir fait cette super randonnée « fini à genoux » !