Récit de Virginie, amoureuse du Couserans :
“Toutes les personnes qui habitent autour de moi, parlent du Valier comme étant LA référence en randonnée, tout le monde le fait au moins une fois… En famille, entre amis, en solo, dans la journée, en 2 jours, avec facilité, dans la souffrance. Ok, je vais le faire, qu’a-t-il donc de si incroyable ce Mont Valier ? Eh bien, tant que tu ne l’as pas fait, tu ne peux pas savoir….
Une rando de 9h avec un dénivelé de 2200 m, je décide de partir la veille pour le lendemain. Juste le temps de faire un sac, de m’organiser avec un ami et de réserver deux places au refuge des Estagnous. Pour moi donc, ce sera en 2 jours. Je quitte le boulot à midi, direction la vallée du
Riberot. Une chose en entraine une autre, nous commençons à monter, il est 14h45 déjà. Il ne fait pas un temps magnifique et c’est tant mieux : vue l’heure, en juillet, mieux vaut ne pas avoir de grosse chaleur.
Je ne connais pas le sentier, me repose complètement sur les connaissances de mon ami. Je sais que ça va être dur…. Un brin d’inconscience, un brin de lifestyle ! En arrivant à la cascade de
Nerech, nous commençons à entrer dans le brouillard. Je pense qu’il est mon allié pour cette montée vers l’inconnu.Je profite du paysage que s’offre à moi sur un rayon de 5/7 mètres. Je profite de la flore, fougères, rhododendrons… et des bruit. Ce faux silence qui vous fait croire que vous êtes seul au monde mais qui vous fait prendre surtout conscience que la nature reprend le dessus sur vous : l’eau qui coule, les oiseaux, le bruit des musaraignes qui se cachent à votre approche, tout cet écosystème invisible et pourtant omniprésent… Et puis il y a moi, mes muscles, mon sac un peu trop lourd à cause du matériel photo et ma respiration un peu plus bruyante qu’en temps normal. Je ne perds pas mon objectif du soir qui est d’arriver juste pour le repas du Refuge des Estagnous. On arrive au niveau du croisement pour aller au lac rond et nous passons au-dessus de la mer de nuage pour un temps… Silence…
Un paysage de montagne s’offre à nous tel un cadeau. On sait que c’est beau la montagne, on sait que nous allons voir des choses fabuleuses, mais lorsque c’est là sous vos yeux, on se dit qu’on était loin de la réalité… Passé l’effet waouh, nous reprenons notre ascension, on croise çà et là des randonneurs qui redescendent.
Quelques lacets à gravir et je découvre les prémices de l’étang Long… Et enfin le refuge… Cette vision booste mon énergie pour les derniers mètres. La faim se fait sentir, mes muscles sont torturés.
Stéphane et Laurent, les gardiens du refuge, sont là pour nous accueillir sur la terrasse. Le temps de jeter le sac dans un coin, ils nous montrent le dortoir et nous pressent pour passer à table. Un
bon repas nous attend, que l’on partage avec français, espagnols et anglais. C’est bruyant, ça chante, ça rigole, on est tous dans le même état un peu euphorique lié à la journée de marche. À la fin du repas on nous invite à voir le coucher de soleil sur la terrasse. C’est LE moment au refuge. On sort les smartphones ici ou là. Tout le monde essaie de saisir l’instant comme il le ressent. La mer de nuages est toujours là et habille le paysage rude de la montagne… Soleil couché, il est temps d’aller dormir. L’accès au sommet, c’est 700 mètres de dénivelé et ce sera à la frontale, départ 3h du matin !”